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Libération

Frédéric Boyer, l’ardent contribue au bonheur

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Le nouveau délégué général de la Quinzaine des réalisateurs insuffle à la sélection un esprit rock et adolescent.
publié le 13 mai 2010 à 0h00

Un garçon qui a commencé comme vendeur de disques en 1978 et c'était l'époque, grands dieux, de la Fièvre du samedi soir ou Oxygène, et qui se retrouve trente-deux ans plus tard délégué général de la Quinzaine des réalisateurs en n'ayant rien cédé à la mollesse ambiante, rien renié de ses goûts rock'n'roll, forcément ce garçon, Frédéric Boyer, nous intéresse et nous plaît. Après les disques, il a tenu un vidéoclub à Paris puis, fou furieux de Bresson, s'est retrouvé sur la Croisette grâce à Serge Daney qu'il était allé voir au flan. Une grande époque, dit-il sans nostalgie, plus simple, et il essaie de faire en sorte qu'autour de lui certaines choses soient aussi faciles qu'avant. Par exemple, ce truc tout bête qu'il dit rencontrer rarement: l'enthousiasme. Va-t-il déceler la moindre exaltation chez un interlocuteur, cinéaste ou non, qu'il se met en quatre pour lui simplifier la vie (lui-même nous paraissant assez exalté).

Six années parmi les sélectionneurs de la Quinzaine et le voilà patron. Boyer s'avoue quasi dictatorial, et pourquoi pas ? Les pires sélections ou récompenses sont souvent le fruit du compromis. Il prend plaisir à défendre des films «panthéistes»,«muets»,«hitchcockiens», ces acteurs et actrices inconnus qu'il vous convainc presque de rencontrer séance tenante.

Avec ses airs de gavroche aux cheveux bouclés, d'adolescent aux sourcils aussi clairs qu'un cinéaste scandinave (Dreyer est son préféré), Boyer a une manièr