Les Anglo-Saxons l’ont déjà baptisé «the French It-girl», il est impossible de lui échapper tant elle est partout, dans les journaux et à Cannes pour trois films très différents, c’en est presque agaçant, comme elle peut l’être parfois à force de distraction, de tête ailleurs, en cette fin de matinée au bar du Majestic où les serveurs ont de surcroît entrepris de chambouler la décoration - c’est bien le moment. Son attention est sans cesse attirée par une télévision qui diffuse en boucle des images concernant le cinéma, notamment celle de Léa S. en une d’un magazine, elle regarde sa propre photographie avec un contentement pas si furtif et revient difficilement à nos moutons, c’est-à-dire elle, sa vie-son œuvre en vingt minutes. Et quatre prénoms clés.
Ridley. Pour ceux qui l'ignoraient encore, Léa Seydoux joue dans Robin des Bois, le film de Ridley Scott qui ouvrait le festival hier soir (puisque Cate Blanchett et Russell Crowe n'ont donné qu'une poignée d'interviews, cinq minutes maximum, essentiellement à des télévisions, la cote de Léa S. a encore grimpé : tout le monde la veut pour parler du film). Donc ? «Attendez (elle sort son téléphone), j'ai noté des trucs à dire, ça ne vous gêne pas ?» On enchaîne, embarrassé, sur Crowe et les acteurs anglo-saxons, elle affirme qu'ils sont «complètement investis par leur personnage» quand en France c'est autre chose qui se joue, elle cite Bresson qui affirmait, dit-elle, «que le talen