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Libération
Critique

Robin débarque

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Ouverture. Le rebelle sort du bois dans une fresque politique et rugueuse de Ridley Scott.
(Universal Pictures International France)
publié le 13 mai 2010 à 0h00

Retenez bien ce nom : Marc Streitenfeld. Il est compositeur pour musique de film. Chaque festivalier présent hier pour l’ouverture du Festival de Cannes, chaque spectateur allant voir Robin des bois en salles, aura raison de lui en vouloir. Par la seule grâce de son talent mélodique déchaîné, Marc a manqué rendre invisible le nouveau Ridley Scott : un Robin des bois pourtant peu orthodoxe, dense, paillard. Un Robin des bois prolo en diable, qui en oublierait presque l’arc, les flèches, le ridicule chapeau à plume de perdrix et la claire forêt de Sherwood. Un film trouvant plus urgent de dire la genèse d’un rebelle.

Scie. Tout le monde autour de Ridley Scott semble avoir compris l'enjeu du film. Tout le monde sauf Marc S., qui n'a pas entendu que son ami Ridley (avec lequel il collabore depuis dix ans) lui offrait là l'occasion de sa vie de faire autre chose que de la grosse tambouille épique. Roulez tambours, sonnez musettes, Streitenfeld a même cru pertinent de faire rejouer à la cornemuse la scie FM «If I Could Find Wooooords» du groupe irlandais chauve The Christians.

La musique n'est pas la seule faiblesse du film. La mise en scène de Scott est inégale. Parfois menée par-dessus la jambe, mais toujours rattrapée par une idée de cadre ingénieuse. A l'image de la carrière hétéroclite de Scott, ce type qui a surgi en 1977 avec les Duellistes et a marqué le début des années 80 de deux chefs-d'œuvre (Alien et Bla