La gaucherie adolescente, ou sa grâce fulgurante. La naissance d’une actrice ou d’un acteur, disent les responsables de casting Sarah Teper et Leïla Fournier, ce sont des moments de hasard et d’intuition qui se jouent, la plupart du temps, dans les salles de théâtre qu’elles visitent plusieurs fois par semaine. Mais aussi dans la rue, dans le métro, partout.
Et qui choisir parmi tous ces débutants, ces acteurs plus confirmés, ces ambitieux, ces rêveurs, ces passants ? «Il n'y a aucune règle sinon éviter l'ennui. On aime capter un regard, quelque chose de singulier, qui peut s'avérer une timidité maladive, une manière très personnelle d'être au monde.» Elles sont à Cannes pour deux films tendres, sensibles, brûlants comme les rêves qu'on fait à 15 ans, Un poison violent, de Katell Quillevéré, et Des filles en noir de Jean-Paul Civeyrac. Des centaines de gamins et gamines ont été auditionnés pour le premier ; des centaines de jeunes filles pour le second. Avec Civeyrac, un ami, elles ont commencé leur prospection dès l'écriture du scénario. Et leurs recherches peuvent prendre mille détours. Elles ont repéré l'une des deux actrices du film parmi les spectateurs d'un petit théâtre où elles allaient voir une pièce, un soir. Cette fille, pas du tout comédienne, avait les cheveux très courts, elles l'ont prise pour un garçon, l'ont abordée, ont été séduites, Civeyrac aussi, ensuite, mais elles ont continué à chercher, au cas où…
Plus d'un an après, le réali