Les foules qui se massaient autour du Miramar pour la soirée d'ouverture de la Semaine de la critique ne trépignaient pas tant de découvrir le Nom des gens, la comédie politique de Michel Leclerc, que d'apercevoir Lionel Jospin, qui y tient un rôle cameo et dont on annonçait la présence à la projection puisqu'il avait, le jour même, arpenté la Croisette.
En fait, Jospin ne vint pas à la présentation du film, mais le buzz était fait, et les foules présentes. Dans le Nom des gens, Jospin n'a pourtant qu'une fonction de luxueux accessoire. Il apparaît moins de trois minutes à l'écran, dans son propre rôle, et s'en sort d'ailleurs plutôt bien, sans jamais prendre le risque de faire l'acteur.
Le prétexte à sa présence est une astuce de scénario : Jospin est offert en cadeau-surprise à l’un de ses admirateurs, Arthur le jospiniste, le jour de son anniversaire. Sa compagne, Bahia, en a eu la brillante idée, conformément à sa nature fantasque, tête brûlée, où s’amalgament une drôle d’hystérie politique et une sexualité débridée. En gros, Bahia baise des mecs de droite à tout bout de champ dans le but de les faire passer à gauche. Un programme dont elle se justifie avec tout l’aplomb d’un marxisme dialectique.
Les aventures sentimentales et comiques du couple Bahia-Arthur (Sara Forestier et Jacques Gamblin) forment tout le sujet du Nom des gens, titre qui s'explique par un gag qui sous-tend le film : le réalisateur, Michel Leclerc, a transposé sa fatale homony