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Libération
Critique

Toscan, sept ans déjà

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Documentaire sensible d’Isabelle Partiot-Pieri sur le producteur.
publié le 15 mai 2010 à 0h00

Une séance particulière se tiendra ce week-end au Palais des festivals. Devraient s’y rendre Martin Scorsese, Abbas Kiarostami, Marjane Satrapi, Pascal Thomas, Frédéric Mitterrand et quelques autres, sans oublier le plus haut staff du Festival. Objet de la réunion : Toscan, le dernier des Monsieur cinéma universalistes que la France ait produit, auquel hommage sera rendu sous la forme d’un documentaire, aussi émouvant que galvanisant, qui porte son nom.

Il suffit de trois minutes à Toscan pour distribuer une première volée de baffes vivifiantes. Des gifles d'intelligence, qui réveillent les neurones et rendent mélancolique : entendre Daniel Toscan du Plantier parler de cinéma (il n'a jamais profondément parlé que de ça, même quand il parlait d'autre chose) nous projette dans une époque si proche (sept ans depuis sa disparition) et pourtant si lointaine (une éternité de vide nous en sépare) que l'on en aurait déjà perdu les secrets.

Quels secrets ? Essentiellement celui qui permet à un homme de faire tenir ensemble, dans son raisonnement mais aussi dans sa chair, la vie, le cinéma, les femmes, les enfants, les affaires, la musique, les livres et tout ce qui témoigne de l’humanité.

La plus grande force de Toscan, l'homme et le producteur, se trouve dans cette machine intellectuelle et sensible sans répit, que le montage d'Isabelle Partiot-Pieri, plus intuitif que chronologique, nous restitue à travers des entretiens d'archives et quelques témoignages contemporains. Cette