Décidément ce Gregg Araki est un drôle d'oiseau. Capable du tout à fait formidable (Mysterious Skin, sur le sujet réputé intouchable de la pédophilie), coupable du pas terrible (Smiley Face). Kaboom relève nettement de la première catégorie. Un film chaud qui bande pendant 1 h 26, ce qui est déjà en soi une intéressante performance, mais qui mouille aussi. Cela dit crûment, car Kaboom ne mâche pas ses mots. Glissés dans la bouche d'un groupe d'adolescents, étudiants d'un campus américain exceptionnellement banal. Leur question existentielle est de savoir avec qui niquer ou se faire niquer. Les réponses se bousculent dans les slips, vu qu'il sont tous au-délà du canon et du bisexuel.
«Tongs». Ce qui induit un certain nombre de dialogues hardis (et correctement sous-titrés) qui, à peine articulés, sont déjà culte. Ainsi d'un jeune homme sensible, Smith (le ravissant Thomas Dekker), sorte de Mister Pupuce incarné, qui consulte sa meilleure amie Stella (Haley Bennett, rousse à croquer) rapport à ses doutes sur l'absolue hétérosexualité de Thor, son colocataire (Chris Zylka, sorte de Brice de Nice en plus bourrin). «La seule chose qui m'intrigue, c'est que Thor a toute une collection de tongs qu'il range par couleurs.» Stella, dans un festival d'yeux au plafond : «Qu'est-ce qu'il te faut de plus ? Qu'il suce des bites en écoutant Lady Gaga ?»
Et puis quoi encore ? Presque rien, des bricoles du genre «j'ai co