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Libération
Portrait

Isabelle Huppert et Lolita Chammah, l’art de la réplique

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L’actrice et sa fille à l’affiche de «Copacabana».
publié le 17 mai 2010 à 0h00

Au sommet d’un immeuble moderne, sur la Croisette, dans un club privé dont la terrasse surplombe la baie, le vent et le soleil plissent les yeux, décoiffent les chevelures compliquées. On préférera l’ombre. Isabelle Huppert arrive après sa fille, Lolita Chammah, puisqu’elle ne prend jamais l’ascenseur et qu’elle a monté les neuf étages par un sombre escalier en colimaçon. Elle se masse les pieds, légèrement essoufflée, au seuil d’un salon avec tableaux et masques africains. L’une et l’autre rient comme des gamines, enchantées à l’idée de parler à deux sauf qu’il n’est pas aisé de les suivre tant elles s’expriment ensemble, finissent les mêmes phrases, se coupent, se reprennent, se prennent au jeu.

Lolita Chammah a un visage en ovale, juvénile encore, quand sa mère est étonnamment fluette, on verrait presque les muscles secs affleurer sous la chemise à carreaux, la veste marine, le jean.

Rire flûté. Dans le charmant Copacabana, un film de Marc Fitoussi présenté à la Semaine de la critique, elles jouent une mère et sa fille. C'est la troisième fois qu'elles se donnent la réplique (les deux premières, Lolita était une enfant), et on se demande, forcément, ce que cela fait d'être la fille de l'actrice Huppert, l'une des plus impressionnantes qui soient. Un sens aigu des choses, du jeu, du je. Une Huppert, diantre, ça doit être fascinant de la voir approcher un rôle. Mais non ! Dans la famille, «on ne donne pas de conseils, on n'en demande pas non plus», d