Menu
Libération
CRITIQUE+BANDE-ANNONCE

«Biutiful», beauté hors syntaxe

Article réservé aux abonnés
Vertige. Du savoir-faire malgré quelques lourdeurs… le nouvel Iñarritu pourrait figurer au palmarès.
publié le 18 mai 2010 à 0h00

Qu'on soit sensible ou pas à ses grands élans de lyrisme mêlant humanisme et cruauté, le retour du Mexicain errant Iñarritu suscite attente et curiosité. Son précédent Babel a beau être revenu bredouille de Cannes en 2006, le film fait néanmoins partie de ces rares tubes internationaux que tout le monde a fini par voir, louer, ou télécharger une nuit et sur lequel on peut encore discuter : lourdingue cinéaste démonstratif pour les uns, grand peintre pompier contemporain pour les autres. Virtuose, quoi qu'il en soit.

Vingt minutes avant la projection presse du matin, c’était une prévisible émeute devant le palais, où des journalistes, tous affolés à l’idée de jouer sur un strapontin leur avenir professionnel, agitaient désespérément leurs accréditations blanches (la classe), roses (chic only si pastillées) ou bleus (dommage) devant des vigiles affables, comme s’il s’agissait de rentrer au Club 54 en 1978 un soir de concert privé de David Bowie.

Affect. C'est effectivement mathématique: Biutiful, en dépit d'un gros handicap en orthographe, part favori dans une compétition qui ne compte pas tant de cinéastes ayant les épaules suffisamment larges pour fédérer un certain enthousiasme. Et il faut reconnaître à Iñarritu un certain savoir-faire dès qu'il s'agit de prendre à bras le corps quelques gros sujets contemporains (ici, les migrants clandestins de Barcelonne) et de les rapporter à nos solitudes intimes.

Ensuite, et à partir de là, on peut comm