Nettement moins sous les feux des projecteurs que l'inutile Wall Street 2 d'Oliver Stone, le documentaire Inside Job est pourtant le vrai réquisitoire contre les responsables de la gigantesque crise dont le monde entier continue de payer les frais. Charles Ferguson est l'anti-Michael Moore, on ne le verra jamais à l'écran, on entendra juste sa voix pendant les nombreux entretiens avec différents acteurs du monde économique (banquiers, lobbyistes, professeurs, ministrese…). Des interviews soigneusement préparées et qui ne laissent pas place aux mensonges de certains de ses interlocuteurs. «C'est faux», «vous plaisantez ?» dit la voix du cinéaste tandis qu'à l'image, les visages de ceux qui ont pris l'habitude de raconter n'importe quoi et de n'être jamais contredits se décomposent.
Ferguson, détenteur d’une licence de mathématiques à Berkeley et d’un doctorat en sciences politiques au MIT, est une forte tête. Ses fonctions de chercheur et de conseiller en haute technologie expliquent l’accès qu’il a pu avoir à un nombre impressionnant d’acteurs clés de la sphère économique et politique, aux Etats-Unis et à l’étranger.
Le film découpé en quatre parties pédagogiques et rigoureuses développe la thèse d’une agression délibérée des aristocrates de Wall Street contre les ressources de la petite bourgeoisie et du prolétariat par des mécanismes sophistiqués visant à enrichir de manière démesurée 1% de la population au détriment de tous les autres. C’est une c