Menu
Libération
CRITIQUE + BANDE-ANNONCE

Convulsions intimes

Article réservé aux abonnés
Couple. «Copie conforme», le voyage en Italie de Kiarostami.
William Shimel, baryton dans le civil, et Juliette Binoche. (DR)
publié le 19 mai 2010 à 0h00

Depuis Ten (2002), Abbas Kiarostami n'avait plus tourné véritablement de long-métrage de fiction, préférant des dispositifs expérimentaux (10 on Ten), pratiquant ardemment la photographie (livres, expos se sont succédé un peu partout dans le monde), la poésie, la mise en scène de théâtre ou d'opéra, acceptant aussi l'invitation de nombreux festivals de cinéma à présider des jurys (récemment encore Marrakech et Abou Dhabi…). Copie conforme est donc pour lui un retour aux sources, si l'on veut bien considérer que c'est précisément la question de la source, de l'origine, du point de départ qui est ici interrogée et mise à mal.

Relecture. Kiarostami, associé étroitement à la campagne iranienne et à Téhéran, change de décor (la Toscane), de langue (non le farsi mais l'anglais, le français et l'italien), de méthode de travail (comédiens confirmés à la place de non professionnels) et peut-être vise-t-il aussi un nouveau public, se rendant, par un humour inhabituel et la présence en tête d'affiche de Juliette Binoche, accessible à une frange de spectateurs restés jusqu'alors quelque peu hermétiques à ses opus antérieurs, pourtant insurpassés (Close-up,le Goût de la cerise…). Copie conforme est aussi à l'occasion, pour le cinéphile averti, une relecture du Voyage en Italie de Roberto Rossellini, une des œuvres de référence pour Kiarostami depuis fort longtemps.

Le film commence par une conférence de l'essay