C'est un jeune homme (22 ans), aux traits jolis et banals d'un personnage de cartoon, alors qu'il avance une pensée digne d'un vieil homme. Son adolescence de chanteur lyrique dans le chœur de l'Opéra de Paris lui a donné l'envie du spectacle. Grégoire Leprince-Ringuet devine que les réalisateurs aiment en lui sa «faiblesse», sa «subtilité». Il a deux films en sélection officielle, le Tavernier et l'Autre Monde de Gilles Marchand. On l'a vu partout. Télévision, radio, presse écrite, et les fêtes, les montées des marches. On le croise en vitesse, quarante minutes, dans une tente sur la plage où réalisateurs, acteurs et journalistes se retrouvent pour des interviews.
Cannes. Grégoire (appelons-le GLR) lâche à propos de l'endroit, de la ville : «On a du mal à occulter la mascarade.» Il trouve que c'est dommage, on parle trop des acteurs, des actrices ; et pour dire quoi ? Presque rien. Exposés en vitrine, «ils se protègent» (il ne s'inclut pas dans la «famille» des comédiens, reste à distance, pas d'amitié en cours). Se protéger de quoi ? «De l'impudeur. Ce métier, c'est aimer qu'on vous regarde. Moi, je ne suis pas certain de vouloir ça longtemps, ni d'avoir la conviction qu'il faut.» Acteur, continue-t-il, «tout le monde peut le faire». Lui s'y employait excellemment à ses débuts (dans les Egarés de Téchiné, puis la Belle Personne de Christophe Honoré, entre autres), mais