Nicolas est un jeune cinéaste plein d’allant dans la Géorgie des années soviétiques. Il aura bien des ennuis avec la censure, ce merle chanteur, devra s’exiler en France mais finira par rentrer au pays. Autrement dit : Otar Iosseliani, obligé de quitter sa Géorgie natale en 1979, et devenu depuis en France un immense maestro du film nomade.
Pour mémoire à l'attention des amnésiques, quelques bricoles de chefs-d'œuvre : les Favoris de la Lune,la Chasse aux papillons,Adieu, plancher des vaches !… Or, il se trouve qu'Otar lui aussi est revenu en Géorgie pour y tourner une partie de son nouveau film.
Mais, attention les yeux, Chantrapas n'est pas pour autant une autofiction pénible. C'est une fantaisie, un poème, une chanson mélancolique, une bonne blague, un coup de rouge, une cigarette pendant l'amour, bref un rêve de cinéma et un exemple de liberté. «Une foire charmante», dit Otar Iosseliani, un bazar zoulou en tout cas, dont les faux bricolages (l'amateurisme apparent est évidemment fait de discipline) rappelle les collages baroques trafiqués autrefois par le compatriote Parajanov.
Ici, l’évocation d’un bout de Géorgie enfantine de la fin des années 40 (Iosseliani est né en 1934) se met à la colle avec le Paris d’aujourd’hui. Ailleurs, une commission de censure des années 60 fait écho aux afféteries des importants décideurs parisiens. Et toujours des acteurs merveilleusement inconnus, qui dialoguent avec des amis célèbres : Pierre Etaix ou la sens