Menu
Libération

Weerasethakul en route pour Cannes ?

Article réservé aux abonnés
Violences. Le Thaïlandais affirme qu’il sera là pour son film demain.
publié le 20 mai 2010 à 0h00

Après la défection de Godard pour cause de mystérieux «problème grec», c'était au tour du cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul de n'être plus tout à fait sûr de venir présenter son film Uncle Boonmee Who Can Recall His Past Lives en compétition officielle. Outre un problème de visa, les affrontements entre manifestants et forces de police lui ont fait craindre devoir renoncer à la Croisette. Alors que la situation s'est encore aggravée hier avec la prise du campement des chemises rouges par l'armée, et qu'un couvre-feu exceptionnel était décrété sur Bangkok en flammes, celui que tout le monde appelle Jo envoyait un mail assurant aux responsables qu'il débarquerait à Cannes ce soir et serait là pour la présentation officielle de son film demain.

En 2004, avec Tropical Malady, le cinéaste avait reçu le Grand Prix du Jury, qui l'imposait comme l'un des cinéastes asiatiques les plus novateurs du moment, travaillant en dehors du système des studios de son pays, à la charnière entre cinéma et art contemporain. Il a accordé un entretien à Jonathan Landreth du Hollywood Reporter où, interrogé sur la crise politique, il dit : «Ce qui se passe à Bangkok est une guerre de classes. En Thaïlande, les différences sociales sont marquées. Les gens ont toujours été opprimés, économiquement ou socialement. C'était la même chose dans les années 60 quand les fermiers ont voulu se faire entendre sous l'influence des expériences communistes au Viet