En 1970, les Rolling Stones sont dans une sorte de pétrin. Ils viennent d’enchaîner une dizaine de disques d’or, sont surveillés jusqu’au harcèlement à domicile et aux Etats-Unis, indésirables ici ou là pour des soupçons de fraude aux impôts, et ne parviennent nulle part à trouver la sérénité. Quittant leur vie de château anglais, ils vont s’installer dans le sud de la France, à Villefranche-sur-Mer, dans la fameuse, somptueuse villa Nellcote, où Keith Richards va le premier débarquer, avec sa compagne Anita et leur enfant.
C'est là que commence l'excellent documentaire de Stephen Kijak, Stones in Exile, que l'on peut voir comme un vrai making-of du mythique album Exile on Main Street, d'autant plus authentique qu'il nous vient d'une époque où le marketing n'en concevait pas encore, et que les images que l'on y voit n'ont pas été tournées dans le but de promouvoir.
Clandestin. Les Stones vont bivouaquer plus de six mois en hippies millionnaires dans leur palais blanc, pieds dans l'eau, dans un pandémonium cool de musique, de drogues et d'amour libre. Du mariage de Mick Jagger à Saint-Tropez jusqu'aux plongées dans les sous-sols de la villa où était improvisé le studio, en passant par tout un nuage cotonneux de nuits enfumées, Stones in Exile est avant tout un superbe bouquet d'archives inédites. Dans la mesure où cet exil c'est la France, on penserait ne pas être dépaysés. C'est l'inverse : on a le sentiment d'être dans un temps para