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Libération

Rêve d’or pour Weerasethakul

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Palme. Le Thaïlandais a été consacré hier pour «Uncle Boonmee», un film magique et déroutant. L’épilogue d’un festival un brin terne.
Apichatpong Weerasethakul. (REUTERS)
publié le 24 mai 2010 à 0h00

Le Twiggy ayant fermé ses volets, c'est dorénavant dans le cadre enchanteur et envoûtant du Charly's, bar bien climatisé de la rue du Suquet, où nous ont précédés (photos à l'appui) Keanu Reeves et Michel Sardou, que nous découvrîmes les récompensés. La sélection était, de l'avis unanime et du nôtre en particulier, objectivement terne. Le palmarès, en reléguant bien des films académiques dans les limbes d'où ils n'auraient jamais dû sortir (Hors-la-loi, la Princesse de Montpensier, Soleil trompeur 2, Chongking Blues, etc.), a débroussaillé le terrain et gardé les films les plus artistiquement purs et modernes. A l'os, c'est rien de le dire. Autrement dit, un rapport au cinéma qui n'est pas celui des réels proprios du Festival : les «parrains» Schweppes, Chopard, Audi, L'Oréal et San Pellegrino.

Le cas français est exemplaire. Deux récompenses sur trois sélectionnés : Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois et Tournée de Mathieu Amalric. C'est-à-dire deux films d'auteur mais loin de la caricature qu'on en fait souvent. Amalric en invitant l'Amérique dans la France provinciale avec sa troupe de sensationnelles stripteaseuses de choc ; Beauvois en s'emparant d'un sujet à la Dreyer dans un contexte historique brûlant. Deux cas de désaxement dont la jeune garde devrait s'inspirer.

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