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Libération
Critique

Gaza, regard sans voile

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Docu . «Aisheen» observe le quotidien palestinien après l’opération Plomb durci.
publié le 26 mai 2010 à 0h00

Le réalisateur est suisse et l’argent qatari, de la chaîne Al-Jezira Children. C’est sur Gaza, après l’opération de pilonnage israélien Plomb durci, au terme de laquelle Israël et le Hamas ont été accusés de crimes de guerre par l’ONU. Le festival de Berlin a décerné au film le prix œcuménique. Voilà de quoi rassurer, car à Berlin, ça ne rigole pas avec Israël.

«Haine». Or c'est bien là le problème : pas celui de ce documentaire, mais celui de la pétoche pavlovienne qui mine toute approche du conflit israélo-palestinien. Il faut prendre parti sans se planter, car la guerre, comme on sait, oppose toujours des bons et des mauvais. Cette crainte de passer pour un gaucho antisioniste (donc nécessairement antisémite) semble habiter le dossier de presse de Aisheen, ou du moins les questions qu'on y adresse à Nicolas Wadimoff. Du genre : «Pourquoi avoir choisi de filmer uniquement du côté palestinien ?» Réponse de l'intéressé (en accéléré) : il a posé sa caméra dans la bande de Gaza trois semaines après la fin des bombardements de janvier 2009. C'est ça son sujet. Il n'y avait pas d'Israéliens. Il n'avait donc aucune raison d'aller chercher leur point de vue. Un peu plus loin : «A un moment donné, des jeunes déclarent qu'il "faut qu'on se débarrasse des juifs". N'avez-vous pas peur, en leur donnant la parole, d'être accusé de prendre parti ?» A question surréaliste, réponse embarrassée. Le réalisateur s'excuse presque : «On ne peut pas