La «bulle» du dessin animé nippon a implosé sur l'autel des in-between en révolte. Ainsi appelle-t-on, au Japon, ces petites mains souvent tout juste sorties des écoles d'animation (comme le Tokyo Animator College), recrutées à peu de frais par les studios de dessin animé et très vite chargées de croquer à la chaîne, crayon en main, des plans sur transparents utilisés entre les scènes clés pour parfaire l'illusion du mouvement animé. Car, si les ordinateurs ont envahi le secteur, on vénère encore, au Japon, dans nombre de studios, les plans faits main, gages de sophistication et d'authenticité. C'est le cas au sein du prestigieux Studio Ghibli de Hayao Miyazaki, le père de Totoro et de Ponyo, où la création est manuelle. Locomotive nationale et star, le Studio Ghibli fait figure - avec quelques autres - d'heureux cas à part.
«A la main». Ailleurs, dans les studios besogneux du pays, la crise menace. Illustration des doutes du secteur, des in-between craquent, parlent à la presse et se plaignent de travailler «7 jours sur 7, sans repos, jusqu'à pas d'heure, 12 ou 15 heures quotidiennes, parfois 18, sans contrat, sans sécurité sociale, pour un salaire de 80 000 à 100 000 yens [730 à 910 euros, ndlr]». A qui la faute ? A la conjoncture, répond-on au sein du secteur. «La crise économique a terrassé les budgets publicitaires de plusieurs chaînes de télé privées, qui ont du coup réduit leurs budgets et leurs commandes»,