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Libération
Critique

La der des Doors

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Père-Lachaise . Dans «When You’re Strange», Tom DiCillo fouille les archives et réalise le premier documentaire sur le groupe culte.
publié le 9 juin 2010 à 0h00

Aussi curieux que cela puisse paraître, aucun long métrage documentaire n'avait encore été consacré aux Doors. L'oubli, si tant est qu'il faille le considérer comme tel - tant la saga du groupe, de rééditions discographiques en hommages divers et variés, a déjà été passablement essorée -, est désormais réparé, grâce au cinéaste Tom DiCillo (Ça tourne à Manhattan, Delirious), qui en profite pour signer pour la première fois autre chose qu'une fiction. Encore qu'à y regarder de près, la trajectoire fulgurante du quatuor américain et de son leader autodétruit, Jim Morrison, recèle, jusqu'à titiller l'écueil caricatural, toutes les composantes «romanesques» d'une dramaturgie exacerbée : gloire, solitude, déchéance…

Egotique. Absolument rien ne manque dans ce pan de frénésie rock appartenant désormais au cénacle de la saga délattée, entre Jimi Hendrix Experience, Nirvana, The Sex Pistols, Joy Division… A cet égard confusionniste, When You're Strange a l'idée judicieuse de commencer avec des images méconnues montrant Morrison en train de poser les fondations de son mythe égotique dans HWY - An American Pastoral, un film tourné avec un pote à lui, Paul Ferrara, en 1969. Dans le désert, James Douglas Morrison conduit une voiture. Tandis qu'il avance au milieu de nulle part, la radio (idée de DiCillo, qui a superposé le son aux images) annonce sa mort à Paris (le 3 juillet 1971). A un autre moment, égaré aux sens propre et figuré, Morrison s