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Libération
Critique

Une belle Partie de «mains en l’air»

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Flics . Romain Goupil signe une comédie virulente sur le thème des sans-papiers.
publié le 9 juin 2010 à 0h00

On ne va pas le nier : dans les Mains en l'air, il y a d'abord quelque chose d'éminemment revigorant et salutaire à voir l'actuelle belle-sœur de Sarkozy emplafonner la politique gouvernementale française en entrant en résistance à travers un rôle de maman qui décide d'héberger une fillette tchétchène menacée d'expulsion avec sa famille. On lui objecte la bonne conscience qu'elle chercherait à se donner, et Valeria Bruni-Tedeschi rétorque : «Je demande juste qu'on respecte le droit et la justice.» Certes, il s'agit là d'un rôle de composition, mais sa plaidoirie pour la dignité et l'insubordination mérite de ne pas passer inaperçue. Ça tombe bien : construit sur une trame Club des cinq où des marmots jouent à cache-cache avec les autorités pour sauver leur copine, les Mains… entend faire école - buissonnière.

Cinéaste engagé s'il en est (Mourir à 30 ans,A mort, la mort !), Romain Goupil a choisi le ton volontiers espiègle d'une comédie animée par des enfants - mention pour la mini Louna Klanit, débordante de naturel - pour aborder un sujet d'actualité truffé de références avérées (une femme asiatique qui se tue accidentellement alors que les policiers venaient l'arrêter, la citation du nom de Daniel Vaillant, le maire du XVIIIe arrondissement de Paris). Cette approche explicite ne fait bien sûr que renforcer la virulence d'un propos où la crainte d'être repéré par des gendarmes, dans la rue ou à la campagne, ren