Cheveux poivre et sel, œil brillant, l’Australien Michael Rowe vient de vivre la semaine la plus belle de sa vie, selon son propre aveu : avant Cannes, il était un fou qui avait tourné avec ses propres moyens un film impossible. Après Cannes, où il fut sélectionné par la Quinzaine et auréolé de la caméra d’or (qui récompense le meilleur premier film), il est le nouvel espoir de la mappemonde cinéphile. Rencontre fin mai, dans un café parisien, le temps d’une interview-petit déj.
On ne vous connaît pas. Qui êtes-vous, Michael Rowe ?
J'ai 39 ans, c'est un peu vieux je crois pour faire son premier film, mais j'ai eu une vie avant Année bissextile. On me présente comme un cinéaste mexicain, mais je suis australien. Je suis arrivé à Mexico alors que j'avais 23 ans. Je voulais faire le tour du monde, je ne suis pas allé bien loin… En Australie, j'avais déjà commencé à écrire des pièces de théâtre, c'est pour trouver l'inspiration que je voulais faire ces voyages. Au Mexique, je suis vite tombé à cours d'argent. Alors je suis rentré dans un journal anglo-saxon, en tant que rédacteur. J'étais spécialisé dans la culture. J'ai monté des canards là-bas, des revues sur les voyages, tout en écrivant des pièces de théâtre. Je me suis inscrit à l'Ecole nationale des arts, dans le but d'apprendre à écrire des scénarios. Je me considère plutôt comme un écrivain, assez difficilement comme un réalisateur.
Année bissextile était un script pour cette école ?