Au dernier festival de Cannes, la projection de la série télé de Canal + Carlos, réalisée par Olivier Assayas, en sélection officielle, dans la grande salle Lumière, fournissait le modèle d'un nouveau type d'événementiel articulant cinéma et contenu audiovisuel. Peu de temps après, les Parisiens étaient conviés dans une salle MK2 à découvrir l'émission la Nouvelle Star sur grand écran et en relief. Toutes les salles françaises vont dans les mois à venir opérer leur conversion à la projection numérique. Qu'elles soient dans un multiplexe de grande ville ou seules dans une bourgade, elles vont être en capacité technique de diffuser des programmes autres que le train-train hebdo des sorties de films.
«Sauvages». Projection du pilote d'une nouvelle série américaine ou diffusion en direct live d'un concert rock, le numérique autorise une diversification de l'offre qui inquiète une partie des distributeurs de films, notamment les indépendants regroupés sous le sigle Dire, et qui ont dans leurs catalogues des films plutôt «art et essai» Ils ont tiré la sonnette d'alarme, se disant d'ores et déjà «scandalisés par la multiplication des programmations de contenus non cinématographiques dans les salles, dans des conditions sauvages». Ils le disent d'autant plus volontiers qu'il leur est demandé de financer à hauteur de 75% le renouvellement du matériel des salles via une contribution numérique dite VPF («Virtual Print Fee» : frais de copie vir