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Libération

Roger Diamantis, rebelle du Boul’Mich

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Décès. Le fondateur du cinéma art et essai le Saint-André-des-Arts, au Quartier Latin, avait 78 ans.
publié le 16 juin 2010 à 0h00

Roger Diamantis, fondateur en 1971 du cinéma art et essai le Saint-André-des-Arts, à Paris est mort à l'âge de 78 ans. Les premiers films de Loach, Kusturica, Wenders, Depardon, Cavalier, Duras, Dardenne sont passés sur les trois écrans programmés par Diamantis, que le cinéaste suisse Michel Soutter désignait comme «un accoucheur». La doxa était simple : Diamantis prenait ou laissait le film mais quand il le prenait, il le tenait coûte que coûte quelles que soient les contraintes économiques plus connues désormais sous le nom de «débarquement de l'exclusivité en première semaine». Son premier fait d'arme à l'ouverture du cinéma fut de laisser à l'affiche la Salamandre, d'Alain Tanner (qu'aucune salle ne voulait accueillir) pendant un an. Premier succès : 300 000 entrées. Idem pour l'Empire des sens, de Nagisa Oshima, qui est resté six ans à l'affiche !

Clando. Roger Diamantis faisait un travail d'éditeur au sens littéraire : il savait repérer les tendances les plus novatrices du cinéma mondial. Ses salles deviennent une sorte de cinémathèque moderniste où des générations de cinéphiles n'hésitaient pas à entrer en clando par la sortie afin de revoir pour la cinquième fois Family Life ou, plus hilarant, Cris et Chuchotements.

Né en Grèce, il arrive très jeune à Paris. Son père est coiffeur, sa mère concierge. Il grandit dans une minuscule loge du VIe arrondissement. Ayant le sens des affaires, il réussit to