La Rue sans joie est une des multiples résurrections dues à Filmmuseum, une maison munichoise qui regroupe onze cinémathèques germanophones, de la Suisse à l'Autriche en passant par le Luxembourg. Parmi la cinquantaine de DVD déjà sortis se distinguent trois incunables de Dziga Vertov (Enthousiasme,la Sixième Partie du monde et la Onzième Année), le fameux Berlin, symphonie d'une grande ville de Walther Ruttmann, expérience annonciatrice de l'Homme à la caméra du même Vertov, ou encore Extase avec Hedy Lamarr, le premier scandale à poil du ciné commercial. Mais Filmmuseum déterre aussi des oubliés complets, consacrant un coffret à Ludwig II, le roi de Bavière, où il n'est question ni de Luchino Visconti ni de Hans Jürgen Syberberg mais du Das Schweigen am Starnbergersee de Rolf Raffé (1920) et surtout du Ludwig der Zweite (1930) de Wilhelm Dieterle, avant qu'il ne devienne William, portrait hardcore d'un homme qui se sait devenir fou.
«Veine». En France, c'est Choses vues (1) qui distribue ces trésors. Mais cette société a également son propre fonds et ne se limite ni à la distribution des DVD de Filmmuseum ni à la production des siens. Choses vues est né fin 2006, quand le fils de Pierre Clémenti, désireux de rééditer l'œuvre de son père, s'est adressé au producteur Francis Lecomte. Ensuite, explique celui-ci, «avec Bertrand Casse, qui s'occupe de l'authoring, on a surtout f