Christopher Lee le mort-vivant en psy chamanique franquiste est une affaire - pour changer de l'inévitable Max von Sydow spectral. Il fait la paire, dans Eyes of War, avec Colin Farrell le rescapé - au sens fort : à la ville comme à la scène, et dans le film. Farrell, gogo boy country dublino-austral névrosé, partait il y a dix ans outsider à suivre ; avant d'être coupé net par Phone Booth (bouse, en vf, 2003), navet et performance d'acteur surdimensionnés pour ce second rôle.
Défonce et bibine aidant (booz), le jeune premier prometteur (34 ans) se retrouvait dernier des clodos bouffi dèsMiami Vice 2006. Ayant touché le fond, il n'avait plus guère qu'à remonter, à la Robert Downey Jr. Chose faite grâce à Woody Allen (le Rêve de Cassandre, 2007) et à un recadrage arty vieille Europe (Bons baisers de Bruges, 2009) ; jusqu'au miracle du jour.
Délesté de quinze ans de poids mort, mûri ensemble, c’est en Christ photographe ressuscité que revit Colin Farrell. Reporter de guerre au Kurdistan, il revient du front tête à l’envers et le reste avec, sans son copain de baroud. Le filmage ménage à point le jeu de la mémoire à trous post-traumatique du revenant. L’étude de caractère se tient ; les impressions à chaud - à Beyrouth ou Séguéla, n’importe - secouent à point, pleines de corps, de bruit, de peur, de mort à remords.
Et la catharsis, via feu-Lee, le Dracula majeur platonicien («Les seuls à connaître la fin de