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Libération
Critique

Amalric porté aux nues

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Matrones. Le cinéaste et acteur primé à Cannes raconte sa «Tournée» gorgée de séduction.
(Le Pacte)
publié le 30 juin 2010 à 0h00

Ça devait arriver : Mathieu Amalric est en tournée. Le TGV qui entre ce samedi matin gare de l'Est le ramène de Strasbourg, où il est allé présenter son dernier film. La nuit passée, un de nos plus brillants confrères de la presse régionale lui a parlé de pirates et de Douglas Fairbanks. «Une belle soirée…» confie-t-il, et à ce moment précis il se met à ressembler à D'Artagnan chevalier. Tournée, film pirate… L'idée est fulgurante. C'est si rare qu'un acteur fasse penser à un autre acteur par-delà les âges. En terrasse d'un petit café, un type massif qui passait par là vient lui serrer la main en l'appelant François Besse, en raison du rôle qu'il tenait, dans Mesrine, de l'acolyte flippé. «Qui me vaut l'accolade de tous les flics et de tous les voyous de France.» Ça fait du monde. Mesrine encore, plus que James Bond (Quantum of Solace). Question : ceux-là, qui s'arrêtent lui serrer la main, par marque de respect, auront-ils l'idée, l'envie d'aller voir ce que Mathieu Amalric fait derrière une caméra ? Le truc avec lui, c'est qu'on ne sait pas.

La fièvre des filles. Mathieu Amalric est passé par tous les chemins, a occupé tous les postes. Il a commencé assistant, a bossé au montage, avant qu'en 1995 Arnaud Desplechin ne détecte avant tout le monde son énorme potentiel d'acteur. Il a surtout traversé avec une aisance confondante toutes les régions du cinéma : auteur (Desplechin, Bonello, Assayas, Biette, Odoul, les L