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Libération
Critique

Sommeil trompeur

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Avec «Inception», Christopher Nolan enfonce l’action dans un labyrinthe de rêves.
Leonardo DiCaprio et Ken Watanabe pour la promo d'«Inception» à Tokyo. (REUTERS)
publié le 21 juillet 2010 à 0h00

La Warner ne peut que se féliciter d'avoir l'Anglais Christopher Nolan dans son écurie de cinéastes chromés, surtout depuis le milliard de recettes dépassé l'été 2008 par The Dark Knight, avec Heath Ledger en Joker psychotique. On imagine assez bien la réunion pour la mise en route d'Inception où, bien que personne, en dépit d'efforts méritoires, n'ait probablement compris de quoi il retournait, la carte blanche et le mégabudget - on parle de 160 millions de dollars (124 millions d'euros) - furent, comme prévu, votés dans la joie et la bonne humeur. Le démarrage en trombe du film au box-office américain et l'énorme attente qu'il suscite en France et ailleurs laissent à penser que personne ne devrait s'en mordre les doigts.

Névroses. Inception part du principe qu'il est possible de fabriquer une scène d'action non plus sur la terre ferme (ou dans le cosmos) mais dans un espace onirique collectivisé. Ne nous demandez pas comment ça marche, le film lui-même est plutôt elliptique sur ce point malgré des plans furtifs sur une bécane ressemblant vaguement à une Playstation (ou un appareil de dialyse) avec des tuyaux que les personnages s'enfoncent dans les veines avant de sombrer en catalepsie. eXistenZ de Cronenberg avait déjà expérimenté cette idée. L'équipe entourant Cobb (DiCaprio), un staff directement inspiré par celui de la série Mission impossible, fait profession de voler les secrets de leurs victimes pendant l