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Libération
Critique

Une «Heure du crime» plombée

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Le premier film de l’Italien Capotondi s’englue dans les retournements de situation.
publié le 4 août 2010 à 0h00

Bousculer les conventions d’un film de genre est un exercice exaltant mais pas dénué de risques. Le premier long métrage de Giuseppe Capotondi, film noir à tendance psychologique lorgnant vers le thriller teinté de fantastique (ça fait beaucoup), en fait l’indigeste expérience.

L'affaire met aux prises un couple de cabossés qui n'osent croire en leur amourette naissante, d'autant qu'ils se sont rencontrés dans un de ces lugubres rassemblements de célibataires qui prolifèrent dans les grandes cités occidentales. Lui est un ancien flic brisé par la mort de son épouse et par une solide tendance à la picole. Elle vient de Slovénie et gagne sa vie comme femme de chambre dans un hôtel de Turin. A force de se tourner autour, ils finissent par tisser une petite relation qui conduit Guido (Filippo Timi, encore plus ténébreux que dans son interprétation de Mussolini dans Vincere de Marco Bellocchio) à inviter Sonia (Kseniya Rappoport) sur son lieu de travail, une immense maison isolée, bourrée d'objets d'art, de meubles anciens et d'argenterie hors de prix dont il est le gardien.

Les tourtereaux ont à peine le temps de se bécoter que le film quitte le registre du drame psychologique pour entrer de plain-pied dans celui du polar, avec l’irruption d’une bande de cambrioleurs armés jusqu’aux dents. Cette rupture est une agréable surprise… qui ne dure pas. La suite est un enchaînement de fausses pistes plus ou moins bricolées visant à égarer le spectateur dans un labyrinthe narrati