Le 63e festival de Locarno a remis ce week-end son léopard d'or à Winter Vacation (Han Jia), le troisième film d'un cinéaste chinois de 34 ans, également poète ainsi qu'auteur de deux romans que l'on dit épiques : Li Hongqi. Sans doute un des meilleurs grand prix que le festival ait décerné depuis longtemps, et un film qui devrait permettre à ce cinéaste de connaître enfin une meilleure fortune critique et une meilleure diffusion. Hongqi a fait de ces vacances d'hiver le réceptacle de toutes les particularités du cinéma contemporain : Winter Vacation, qui croque l'ennui de quatre adolescents d'un petit village de la Chine du Nord, tient chronique avec une assurance plastique affolante sans rien lâcher pour autant d'un sens de l'humour corrosif.
Fraîcheur. C'est un des films les plus insaisissables qui soit, se refusant aux catégories et les traversant toutes, et finalement Locarno cette année ne pouvait trouver meilleur résumé : cette édition, la première sous la direction artistique d'Olivier Père (ex-Quinzaine des réalisateurs, à Cannes), ayant dessiné tous azimuts une définition très élargie du cinéma d'auteur. Où la jeunesse et la comédie ne furent pas absentes.
C'est ainsi qu'on pouvait mesurer l'héritage, déjà, de Wes Anderson dans Ivory Tower, un film canadien écrit par le musicien Gonzales et Cecile Sciamma (Naissance des pieuvres), joué par Gonzales en personne, Peaches et le DJ Tiga, réalisé par