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Critique

«Expendables» : tiens, voilà du bourrin

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Mercenaires . Réalisateur et acteur, Stallone s’englue dans un film d’action sorti des années 80. Dispensable.
publié le 18 août 2010 à 0h00

Durant les années 90 et la première moitié des années 2000, on a cru Sylvester Stallone perdu pour le cinéma (qui a dit : «Et alors ?»). Non seulement ses films continuaient d'être mauvais (Assassins, Get Carter, Driven, D-Tox… la liste est aussi longue qu'effarante), mais la béquille du succès populaire, sur laquelle il s'était si longtemps appuyé, ne parvenait plus à le soutenir.

Puis, confondant sa propre destinée avec celle des deux héros qui l’avaient catapulté sur le toit du monde - ou, du moins, des multiplexes -, Stallone a redressé la barre, en orchestrant lui-même la résurrection de Rocky, suivie de celle de Rambo. Miraculeusement, le premier échappait au ridicule, tandis que le second, violent et poussif, n’offrait aucune avancée significative dans la gestion monobloc du personnage.

Pachydermes. Sans avoir cassé la baraque, les deux films ont permis à l'acteur-réalisateur de récupérer un certain crédit, aboutissant aujourd'hui à Expendables, grosse production pour laquelle les distributeurs français n'ont pas eu le cran d'adopter une traduction simultanée qui aurait donné ceci, littéralement, «Ceux dont on peut se passer» (ou «les seconds couteaux»). Au lieu de quoi, le sous-titre devient ici «Unité spéciale» qui, s'il annonce la couleur virile, n'induit plus une mise en garde liminaire qui aurait pourtant mérité être prise au pied de la lettre.

Car ces Expendables en mission inspirent la plus grande méfia