Grosse déception. Malgré l'affiche à épicentre génital (le personnage de gauche se tient même le paquet en faisant un cul-de-poule à son partenaire), Rudo et Cursi n'est pas un porno gay psychédélique. D'abord parce que les héros sont deux frères, ce qui n'empêche, mais quand même. Ensuite, parce que c'est sur le foot et sur le ratage en général, deux activités strictement hétérosexuelles. Du coup, malgré deux scènes de douche, on voit à peine une paire de fesses, et la grande scène de bizutage avec rasage de bite est filmée au-dessus de la ceinture. Remboursez !
Carlos Cuarón est le frère d'Alfonso Cuarón (les Fils de l'homme, Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban) et, comme le dit pudiquement Guillermo del Toro, qui a coproduit cette comédie mexicaine pur cactus avec Alfonso et Iñarritu, «le rythme de Rudo et Cursi est très différent de celui des films d'Alfonso». Il devrait en effet s'agir d'une forte rivalité entre deux frères, l'un presque blond, l'autre brun, l'un cursi (maniéré) et l'autre rudo (brutal), mais le résultat est plutôt hypotendu, sans doute parce que Cuarón avait d'abord visé un «documenteur» avant de transformer son projet en comédie.
Rudo et Cursi s’appellent en réalité Beto et Tato. Ouvriers et footballeurs amateurs, ils se font repérer par un Argentin hâbleur qui les propulse au sommet de la gloire sportive. Dans deux équipes différentes, évidemment, sinon ça ne ferait pas Abel et