Il a une gueule d'acteur à l'ancienne, joliment cabossée, comme taillée dans du marbre avec un burin, et une stature (plus d'un mètre quatre-vingt) qui lui permettent de composer, depuis une quinzaine d'années, des personnages le plus souvent mutiques, écorchés, en dedans, dont on sent les nerfs prêts à bouillir à la moindre contrariété. Il travailla avec Xavier Beauvois, André Téchiné, Laetitia Masson, Anne Fontaine, Pierre Jolivet ou Rachid Bouchareb. Ce dernier, après le succès d'Indigènes, reprit la même équipe ou presque (Zem, Sami Bouajila, Jamel Debbouze), pour un Hors-la-loi bientôt en salles. Le sujet laissait espérer une belle fresque – le destin de trois frères depuis les années 50 en Algérie jusqu'à l'arrivée en France, et l'action politique pour l'indépendance de leur pays. Mais le film déçoit, trop raide, didactique. Il permet néanmoins à Roschdy Zem (quand même l'un des noms qui claquent le mieux du cinéma français), d'exposer à nouveau sa « nature » de non-acteur par excellence, paradoxalement éclos dans l'enclos du cinéma d'auteur.
Le jour de sa rencontre avec Next, il revenait de Los Angeles (vacances et travail). En tee-shirt sombre frappé de slogans rock et roses épineuses, jeans brut et Converse montantes bleu marine, Zem, bientôt 45 ans, regarde paresseusement Arsenal/Blackpool sur l'immense écran d'un café/club parisien où il a ses entrées, et qui cet après-midi là n'accueillait que lui. Outre la sortie
Interview
Roschdy Zem déchiffré
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Roschdy Zem pour Next (Benoît Peverelli pour Next)
publié le 4 septembre 2010 à 16h59
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