«Très très fort !» Le cri de ralliement du Staff Benda Bilili, un groupe d'éclopés de Kinshasa qui a décidé d'être «l'orchestre de handicapés le plus connu dans le monde», a quelque chose de contagieux. Leur rumba hypnotique file une pêche d'enfer et donne envie de danser. Avec ce documentaire, tourné dans des conditions aussi rock'n'roll que l'esprit qui anime ses personnages, on apprend que, même en partant des bas-fonds de l'une des villes les plus déglinguées d'Afrique, on peut s'en tirer, à force de volonté.
Renaud Barret et Florent de La Tullaye, deux Français raides dingues de Kinshasa, y ont filmé compulsivement, à partir de 2004, l’incroyable histoire du Benda Bilili (un nom qui signifie «Au-delà des apparences» en lingala, la langue dominante à Kinshasa). Où l’on découvre Ricky, le meneur du groupe, qui, du haut de son fauteuil roulant-mobylette, s’autoproclame «Papa des enfants de la rue» et convoque ses troupes pour d’improbables répétitions dans le zoo de la capitale, en compagnie des criquets, des crapauds, mais aussi de son public : les orphelins, les bandits et les prostituées. On découvre aussi Roger, un adolescent qui crève l’écran. A 13 ans, il tire des sons remarquables de son petit instrument, une guitare à une corde fabriquée à partir d’un bout de bois et d’une boîte de lait en conserve. Les réalisateurs le présentent au Staff Benda Bilili : voilà que Ricky, le chef, le prend sous son aile. Mais les aléas de la vie et un incendie font q