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Mal de mères à Deauville

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Cinéma . Sans éclat, le 36e festival du film américain, qui s’est achevé hier dans le Calvados, a attribué le grand prix du jury à «Mother and Child», de Rodrigo García.
Emmanuelle Béart remet le prix du jury à Rodrigo Garcia pour son film, Mother and Child. (REUTERS)
par Anastasia Lévy, Envoyée spéciale à Deauville
publié le 13 septembre 2010 à 0h00
(mis à jour le 15 septembre 2010 à 1h51)

Le 36e festival du cinéma américain de Deauville s'est vu reprocher de ne pas avoir de stars sur son tapis rouge. S'il avait eu d'excellents films dans ses salles obscures, on y aurait peut-être fait moins attention. Beaucoup de choses intéressantes sont passées, mais pas de grand film, pas de véritable prise de risque non plus. Le grand prix du jury, attribué à Mother and Child, n'est pas le moins intéressant. Il présente des mères qui vivent plus ou moins bien leurs grossesses, leur maternité, leur relation avec leur propre mère… Rodrigo García (le fils de Gabriel García Márquez) signe-là un beau film choral, exercice difficile tenu jusqu'au bout. Bien qu'on frise parfois l'excès de bons sentiments, le réalisateur possède une belle maîtrise de la narration et de la direction d'acteurs. Il offre à Annette Bening un de ses plus beaux rôles, entre fille dévouée et mère torturée. Naomi Watts ainsi que Samuel L. Jackson sont extrêmement justes et Jimmy Smits trouve enfin un rôle consistant et différent. Les personnages sont mélancoliques sans être amers, la narration est complexe sans être confuse. Bening, épouse de Warren Beatty depuis 1992 avec qui elle a eu quatre enfants, a stressé pendant tout le festival (qui lui rendait un hommage spécial), craignant que les journalistes ne la cuisinent sur l'une de ses filles, Kathlyn, qui a annoncé en juin sur sa page Facebook son intention de se faire opérer pour devenir un homme.

Ambiguïté. Le prix