Menu
Libération
Critique

Teen peaks

Article réservé aux abonnés
Dans «Simon Werner…», la mystérieuse disparition d’un élève met son lycée en émoi. Un premier film stylé, réponse française au «Elephant» de Van Sant.
Image du film «Simon Werner a disparu» (Diaphana)
publié le 22 septembre 2010 à 0h00
(mis à jour le 23 septembre 2010 à 10h48)

Alors oui, ne tergiversons pas : Simon Werner a disparu a quelque chose à voir avec Elephant de Gus Van Sant. Mais ce n'est certainement pas un argument contre le film. C'est plutôt un argument en faveur de son metteur en scène, Fabrice Gobert. D'ailleurs, si l'analogie est inévitablement faite par le spectateur dans les premiers instants du film, elle laisse rapidement la place à bien d'autres intérêts. Elephant fait un peu office, ici, de rampe de lancement. Gobert l'emprunte comme un registre. Il part de là : un lycée provincial en proie à la violence, ou son fantasme, dont la chronique est éclatée en un récit que répète, chacun à sa fenêtre, les principaux protagonistes d'une sombre affaire.

Ensuite, il quitte toute référence au film de Van Sant sur Columbine, mais observe ce que la méthode du cinéaste américain produit lorsqu'elle est appliquée ailleurs dans l'espace (la France) et dans le temps (le début des années 90). Pour le reste, Simon Werner a disparu n'a rien d'un remake ou d'un décalque. C'est même son originalité qui est la plus frappante, si on rapporte son projet à ceux qui occupent les esprits de la très mimétique famille du cinéma français. Dans ce lycée imprécisément situé (du côté de Versailles, mettons), les disparitions successives de trois élèves de la même classe jettent un trouble à plusieurs détentes : peur viscérale, fantasmes sexuels, imaginaire hors de contrôle et refoulements dangereux gonflent leurs voiles su