Regardez cette figure; les yeux presque ensommeillés, le duvet de cheveux frisottés, la mine placide. Elle appartient à François Damiens, acteur. Et Belge. Il n'avait qu'un second rôle dans l'un des succès de l'année, l'Arnacœur, celui du beau-frère un peu con, brave bête, sourire de crétin, mais il y a volé la vedette à toutes les autres stars (Duris, Paradis, etc.). Depuis, quelques comédiens font même, en privé, l'éloge de son talent, et c'est rare l'admiration entre acteurs.
On le voulait dans Next, ça n'a pas été simple. François Damiens est un garçon fort occupé, ou timide; ou alors son agent le protège très bien de l'emballement qui pourrait couronner un de ces jours ce prodigieux phénomène. Et comme nombre de comiques, il n'est pas si drôle, et très très très pudique.
Dans une autre vie, qui continue d'ailleurs en parallèle du cinéma, Damiens est le roi de la caméra cachée (ses sketchs, diffusés d'abord en Belgique, l'ont ensuite été par Canal +), sous le nom de « François l'Embrouille ». Ce pseudonyme de catcheur au rabais ne donne absolument pas la mesure de son talent (1), quoiqu'il sied à merveille aux personnages qu'il invente, des abrutis qui fanfaronnent. Et la liste est longue; moniteur d'auto-école, dragueur sans gêne, portier de boîte de nuit, vendeur de frites.
La rencontre est prévue dans un hôtel parisien où Damiens est en escale. On doit commencer par la photograp