Dans l'ombre du toujours vibrant Michael Douglas, dont les propos sur le cancer comme métaphore du Dollar Dieu prennent ici une drôle de résonance, ombre à peine dérangée par le premier rôle accessoire du Lorant Deutsch US, le vieux routier puéril au nom saugrenu Shia LaBeouf, Wall Street, l'argent ne dort jamais nous focalise sur Josh Brolin. Josh qui ?
Soit le salopard Bretton James à l'écran du jour. Requin de haute finance sans foi ni loi, shortant comme il respire, louvoyant entre délits d'initié et subprimes, îles Caïman et Locust, hedge funds, produits dérivés pourris et fonds vautour, semant les cadavres de rivaux véreux suicidés sur son passage, Josh Brolin, 42 ans, a une dégaine de notaire marlou de province plus vrai que nature, mi-voyou (sens noble argotique) mi-bootleger.
Tenant du boxeur souteneur et du tenancier de saloon à la gomme interlope, avec sa belle gueule de grosse huile parvenue, chien racketteur belle-époque à «mandoline», l'homme pourrait rappeler par défaut notre Tapie national repreneur de contribuables par cadeaux d'état et Crédit lyonnais royaux interposés. En aussi fanfaron, mais moins âgé et pondéral, mufle mieux cintré dans le costard en alpag de notable à la redresse.
Une spectatrice, pas plus pâmée que cela devant le mâle gainé de cuir noir (le chevalier d’industrie se tire la bourre en selle avec le pied-tendre titre aux dents longues : duel de gros cubes carénés en forêt amérindienn