Mardi matin, en plein accrochage de son exposition, «Kiss The Past Hello», Larry Clark, 67 ans, américain massif, bouteille d’eau minérale à la main, clean depuis le mitan des années 80, retraçait quasi cinquante ans d’une photographie hors-la-loi, car à la fois violente et innocente. La légende continue.
Comment avez-vous réagi à l’annonce de cette interdiction de votre exposition au moins de 18 ans ?
J’y vois une attaque contre la jeunesse, contre les adolescents. Ces photos sont pour eux. Je sais, par expérience, que quand ils les voient, ils arrivent à se dire : «Voilà exactement ma vie, voilà exactement à quoi je ressemble.» Interdire à des gens de 16 ou 17 ans de venir ici et de se reconnaître, c’est ridicule. Que leur propose-t-on à la place d’aller venir se voir dans un musée ? De rester chez eux où sur Internet, ils verront de la pornographie, des trucs de poubelle. Qui ne témoignent d’aucun mode de vie, des images émises hors de tout contexte.
Vous attendiez-vous à cela en France ?
C'est là sans doute la plus grande surprise. Les photos que les avocats ont pointées du doigt en disant que l'on allait au-devant de problèmes en les exposant appartiennent à l'histoire de la photographie, et ont pour certaines déjà été exposées en France. Les photos de Tulsa et Teenage Lust ont toutes été achetées par la Bibliothèque nationale et exposées sans interdiction. Ces mêmes photos ont été aussi achetées et montrées à la MEP (Maison européenne de la photographie), dans des galeries d'art, publiées dans de nombreux magazines français. Elles sont devenues légendaires.
Une hantise, un soupçon plane sur l’interdiction : celui de la pédophilie…
J’ai tendance à considérer que c