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Libération
Critique

Une seconde vie pour «Le Monde sur le fil»

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Futurologie . En 1973, Fassbinder filmait la naissance de la virtualité pour la télévision allemande. Une bizarrerie.
publié le 12 octobre 2010 à 0h00

En 1973, quand est diffusé le Monde sur le fil, téléfilm de science-fiction en deux parties de Rainer W. Fassbinder, resté inédit chez nous, les ordinateurs n'ont pas encore envahi notre quotidien, le premier jeu vidéo de l'histoire, Pong, vient tout juste de voir le jour et Internet est un obscur réseau aux mains du Pentagone. Ce qui rend ce drôle d'objet particulièrement fascinant, plus pertinent aujourd'hui, à l'ère de l'informatique ubiquiste, des technologies mobiles et autres mondes parallèles à la Second Life qui font vaciller toujours plus les limites entre réel et virtuel.

Simulacron. Adaptation d'un roman de l'Américain Daniel F. Galouye de 1964, l'intrigue se déploie à l'institut de cybernétique et de futurologie, où un super calculateur héberge le Simulacron, un programme qui modélise un monde artificiel peuplé de plusieurs milliers d'«unités» (ou avatars, comme on dit aujourd'hui) dont le comportement est surveillé et analysé en permanence. Affublés d'un casque, les développeurs peuvent se promener dans ce monde, reflet du leur, sous la forme de «projections». L'ingénieur Fred Stiller (le viril Klaus Löwitsch) se retrouve aux commandes du projet, convoité par les lobbys industriels, après la mort mystérieuse du responsable. Le chef de la sécurité, sur le point de lui faire une révélation, disparaît lui aussi sans laisser de traces. Plus bizarre encore, aucun des employés ne semble se souvenir de lui. Soupçonnant que quelque cho