Il y a la petite fille blonde au caractère volontaire et au regard intense - extraordinaire Mélusine Mayance - qui enferme son petit frère dans le placard au moment où les policiers français cognent à la porte. Il y a plus tard la femme adulte, toujours d’une bouleversante beauté mais murée dans la douleur. C’était en juillet 1942, quand commençait la grande rafle du Vel d’Hiv. Le bon réflexe de Sarah s’est transformé en tragédie : quand elle réussit par miracle à s’échapper du camp du Loiret, dernière étape avant la déportation vers Auschwitz, et revient à l’appartement, elle retrouve son petit frère mort de faim et de soif dans le réduit. Héroïne du film auquel elle donne son nom, Sarah est sauvée grâce à des paysans français, tente de se refaire une vie outre-Atlantique mais n’échappera jamais à la culpabilité qui la ronge avant de se suicider sans jamais avoir raconté sa tragédie à son fils. Le fil de cette mémoire enfouie est tiré par une journaliste (Kristin Scott Thomas en grande forme) qui doit emménager avec son mari français dans cet appartement, occupé par les grands-parents de ce dernier après l’arrestation de la famille de Sarah.
«Frustration».Elle s'appelait Sarah fut d'abord un roman de Tatiana de Rosnay, au début refusé par de nombreux éditeurs et qui fit ensuite un tabac des deux côtés de l'Atlantique. Le film reprend l'histoire en la chargeant encore un peu plus : c'est Sarah qui enferme son petit frère alors que, dans le livre, il