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Libération
Critique

«Bassidji», l’Iran en un tour de vice

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Docu . Embedded avec les gros bras du régime islamique.
(Aloest Distribution)
publié le 20 octobre 2010 à 0h00

Les premières images nous emportent sur les lieux du désastre, une longue et morne colline du côté de la frontière irakienne, au sud-ouest de l'Iran. Des classes d'enfants viennent y rendre hommage aux dizaines de milliers de bassidji (littéralement, les «mobilisés», les miliciens islamiques) qui se sont sacrifiés pour sauver la toute nouvelle République islamique de l'envahisseur irakien au début des années 80. Comme à Verdun, chaque pouce de terre a été chèrement défendu, perdu, reconquis, reperdu… Tandis qu'une bannière verte claque au vent, des religieux pontifient, magnifient le martyre, célèbrent tout ce jeune sang versé, y voient le ciment glorieux de l'Iran nouveau, celui qui accouchera enfin de l'homme islamique, chéri des imams et de Dieu.

Basses œuvres. Mourir, disent-ils, c'est être la torche de l'islam, se brûler au soleil du Tout-Puissant. Des femmes en noir pleurent en les écoutant, des hommes et des enfants aussi. C'est dans ce décor, comme façonné par Caïn, que Mehran Tamadon choisit de rencontrer les bassidji pour tenter d'engager un dialogue. Tout les sépare : lui est athée, fils de communistes, vit en Occident avec une petite amie, boit de l'alcool… Eux cherchent à contrôler les cœurs et les âmes pour les empêcher de s'écarter de la ligne islamique. Là est l'enjeu du film : arriveront-ils à se comprendre et, étape a priori infranchissable, s'accepter ? C'est aussi l'enjeu de ce qui se passe aujourd'hui en Iran.

Comme l'ann