BIUTIFUL d’Alejandro González Iñárritu, 2 h 17.
Barcelone, aujourd’hui, loin des clichés touristiques et des élucubrations architecturales de Gaudi. Dans ce monde-là, clandestin et vivace, Uxbal (Javier Bardem, prix d’interprétation à Cannes) est une cheville ouvrière. Il soudoie des flics pour que des Africains puissent vendre à la sauvette, pour que des Chinois puissent exploiter des Chinois. C’est un intermédiaire à l’agonie (cancer), et le film est son chemin de croix laïc en forme de mélo magnétique.
MYSTÈRES DE LISBONNE de Raúl Ruiz, 4 h 26.
Le film dont vous êtes le héros mental, chef-d’œuvre tout en plans-séquences glissés et labyrinthiques, d’où cette impression de 3D sans les lunettes : personnages, lieux et situations ne sont pas en relief, c’est plutôt l’alchimie de notre rapport à eux qui sort de l’écran. Travellings spécieux, portes battantes, petit théâtre de la vanité, tableaux dans le décor. Un roman-feuilleton baroque par un Chilien génial d’après un écrivain portugais (Castelo Branco).
THE SOCIAL NETWORK de David Fincher, 2 heures.
La constitution d’un empire de l’ère numérique, Facebook, par un freluquet arrogant, autiste et surdoué (Mark Zuckerberg). Le scénariste Aaron Sorkin a réussi l’exploit de rendre lisible cette aventure qui tricote amitié et surtout trahisons en séries, croisant flash-back et mise en parallèle des différents procès dont Zuckerberg est l’objet après être devenu un tas d’or humain. Le jeune acteur Jesse Eisenberg est tout simplement fa