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Libération
Critique

TF1 au lance-Pierre Carles

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Temps de cerveau. Dans «Fin de concession», le documentariste poursuit sa critique des médias en mettant le nez dans la privatisation de la Une.
(DR)
publié le 27 octobre 2010 à 0h00
(mis à jour le 29 octobre 2010 à 10h44)

Il est chiant, Pierre Carles. Il faut toujours qu’il aille déranger des gens très occupés pour leur poser des questions idiotes qui n’intéressent personne : la privatisation de TF1 et son renouvellement de concession, pff… Et puis c’est tout de même très impoli d’aller embêter ces personnes très puissantes (Jacques Chancel, Hervé Bourges, Etienne Mougeotte, etc.), et souvent très vieilles, pour leur chercher des poux dans la calvitie.

Truffe. De Fin de concession, on pourrait avoir l'impression d'avoir déjà tout vu, au travers des extraits distillés sur Internet histoire de faire monter la sauce : Arnaud Montebourg ravi de «taper sur TF1» et Jean-Luc Mélenchon pas moins ravi de servir du «salaud» à David Pujadas. On aurait tort, ces séquences-là tiennent de l'anecdote. Fin de concession, c'est Pierre Carles et sa petite caméra en guise de lance-pierres se cognant, façon Michael Moore, contre la solide confrérie des patrons de médias : il se filme en train d'appeler, ou du moins de tenter d'appeler ses interlocuteurs, s'invite partout comme un cheveu gras dans un consommé à la truffe et, entêté, pose ses questions.

A Bernard Tapie : «Avez-vous sciemment menti à la CNCL ?» A Etienne Mougeotte : «Pernaut, il fait un journal de droite ?» Mais sans réponse, ou presque (on goûtera celle de Charles Villeneuve, interrogé sur le manque d'investigation à la télé : «Les actionnaires dépendent un peu trop de la co