Ed Pressman est ce type de 57 ans à l’allure bonhomme qui, en cet après-midi de la mi-octobre, est assis dans un fauteuil d’une salle de conférence de l’hôtel Intercontinental d’Abou Dhabi spécialement aménagée pour recueillir sa parole. C’est la quatrième édition du festival international d’Abou Dhabi, les stars s’y pressent depuis quelques jours : Adrien Brody, Clive Owen et Uma Thurman ont fait le déplacement. En marge des projections, le festival est surtout un lieu de business, un marché où les professionnels affluent pour trouver de la thune et en faire. Devant Ed Pressman, l’assistance est bigarrée : décideurs en costume anthracite, vendeuses internationales, stars locales.
«Nouveau deal». Au premier rang, une brochette d'honorables fortunes pétrolières et leurs attachés d'affaire. Ed Pressman leur raconte une vie de producteur : les deux Wall Street d'Oliver Stone, c'est lui. Phantom of the Paradise de Brian de Palma, Conan le barbare (Milius) ou les deux Bad Lieutenant (le Ferrara comme le Herzog), c'est encore lui. Ed balance une bonne anecdote sur chacun et, ménageant ses effets, attend le dernier quart d'heure pour sortir de bonnes histoires sur son copain «Marty». L'assistance est aux anges : Scorsese est le porte-marque absolu d'Hollywood. Personne ne se doute même à quel point Marty est utile depuis deux ans, vrai sésame pour tout Américain en voyage d'affaires du côté des Emirats arabes unis. Car Pressman n'oublie pas de fin