Le mémo confidentiel a atterri cet été sur tous les bureaux de la CIA. En quelques lignes et sur un ton qui ne souffrait aucune ambiguïté, James Clapper, le Directeur du renseignement national (DNI, poste qui supervise les 16 agences travaillant pour le renseignement aux Etats-Unis), demandait à ses troupes d'arrêter immédiatement de «livrer des secrets», condamnant les «récentes fuites dans la presse».
Quelques jours plus tôt, deux quotidiens, le New York Times et le Washington Post, avaient révélé que la CIA comptait parmi ses employés plusieurs Afghans de haut rang, dûment rémunérés pour transmettre des informations directement depuis Kaboul. Et le site WikiLeaks avait, lui, rendu public une note confidentielle de la CIA sur la lutte contre le terrorisme.
«Ratages». Plus de sept ans après l'affaire Valerie Plame, on aurait pu s'attendre à ce que la CIA protège un peu mieux l'identité de ses agents. Dans les mois qui avaient suivi le scandale, le Congrès avait passé une loi rendant illégal tout outing d'un membre de l'agence de renseignement. Mais, à l'évidence, la législation n'a pas eu grand effet. Les «fuites» en série dont souffre toujours l'agence sont aujourd'hui au centre d'un vaste débat sur la nécessité ou non d'une nouvelle réforme du monde du renseignement aux Etats-Unis.
Après les attentats du 11 Septembre, Washington avait entamé une refonte de ses services, en décidant principalement d'améliorer le pa