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Libération

Israël à double foyer

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Docu. Récompensée au festival Cinemed de Montpellier, Noa Ben Hagaï raconte ses retrouvailles difficiles avec sa famille perdue de Cisjordanie.
publié le 3 novembre 2010 à 0h00

Quand une réalisatrice israélienne et communiste se découvre des cousins palestiniens, deux idées lui viennent à l'esprit : filmer la rencontre et rapprocher les deux familles. La sienne est juive, de gauche, plutôt aisée, répartie entre Jérusalem et Tel-Aviv. L'autre est musulmane, pauvre et vit en territoire occupé. Noa Ben Hagaï est alors loin d'imaginer la profondeur de la plaie qu'elle va rouvrir. A l'origine du documentaire Parent par le sang, des lettres adressées à sa grand-mère à la fin des années 60 par une mystérieuse sœur, Pnina. Noa Ben Hagaï décide de suivre en images ce fil épistolaire et familial. Cette grand-tante disparue, dont personne ne lui avait jamais parlé, était partie vivre avec un arabe à Naplouse, en Cisjordanie. Avec douceur et obstination, la réalisatrice convainc l'un de ses oncles, Schmulik, ex-colonel et gouverneur de Ramallah désormais retraité à Jérusalem, de prendre contact avec les enfants de Pnina. Ainsi surgit Salma, musulmane mariée à un Palestinien, habitant à dix minutes de Schmulik, mais en territoire occupé. Déjouant les barrages, elle répond à l'invitation de sa famille juive. «Elle va nous demander de l'aide, de l'argent», anticipe la mère de la réalisatrice, qui ne voit pas d'un bon œil ce rapprochement. La prédiction se réalise. Le mari de Salma est arrêté alors qu'il cherchait du travail à Tel-Aviv. Salma a besoin d'aide pour le faire libérer, puis pour obtenir un permis de travail et d'immigrer en Israël. Tr