Parce qu'elle est faite comme un roseau et qu'elle est connue depuis un film explosif et maladroit, Chaos ; parce qu'elle porte un nom et un prénom qui ne convoquent pas la bonne vieille France, on croit vite que Rachida Brakni, actrice, metteur en scène, lectrice, flâneuse, est une fille directe, différente – et donc irrésistible. Elle l'est, oui. Entre autres choses. Ces « autres choses » qu'on pourrait lui attribuer sont plutôt floues. Une fois rappelées l'allure, la rapide biographie (enfance en cité, heureuse, études au Conservatoire, puis la Comédie-Française, puis Cantona, Eric, un coup de théâtre à lui seul dont elle devint l'épouse, et la mère de leur fils Emir), une fois dit cela, quoi ? Pas tant de beaux rôles. Elle joue de manière si physique, cet ex-athlète de sprint, qu'on se demande même si elle aurait de quoi les porter, les incarner,
ces rôles qu'on lui prêterait volontiers – sensibles, en demi-teinte, presque effacés.
Mais comment effacer une once de Rachida B. ? Elle est tellement ravie d'exister qu'elle transforme ce métier d'être humain en quelque chose d'immensément énergique, non-tragique, non-victimaire. Applaudissons-la ! Louons-la ! Tant une homonyme plus baguée, moins tendre, a fait depuis quelques années de ce prénom le symbole de la courtisanerie.
Un début d'après-midi saisi par le froid, Rachida Brakni avait choisi l'endroit, un bar d'hôtel dans un beau quartier, pour sa tranquillité, et prévenu,
Portrait
Rachida Brakni, du feu dans les veines
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Rachida Brakni (Benoît Peverelli pour Next)
publié le 6 novembre 2010 à 11h29
(mis à jour le 25 novembre 2010 à 16h16)
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