Figure marginale du cinéma américain, David Williams connaît une double actualité française : ED Distribution sort un coffret réunissant une partie de son œuvre (courts et longs métrages) et le cinéma Méliès de Montreuil accueille le cinéaste pour une projection débat, lundi, de son meilleur film, Lillian (1993), portrait d'une mère courage black se confrontant aux adversités quotidiennes tout en couvant d'amour sa petite fille et une amie souffrante.
Précarité. Le parcours de David William est très particulier dans la mesure où, d'abord promis par ses études à une carrière d'ingénieur, il s'est brusquement tourné vers l'art, d'abord la peinture puis la photographie et enfin le cinéma. Il est blanc et ses acteurs et personnages sont peu ou prou tous noirs. Il y a dans la démarche de David Williams une équivalence entre la pauvreté des moyens mobilisés pour tourner les films (y compris en s'endettant) et la situation de précarité des individus qu'il met en scène. Ses acteurs sont généralement des gens de son entourage de Richmond (Virginie), où il habite. L'ancienne capitale de la Confédération sudiste (entre 1861 et 1865), donc lourde d'un passé anti-abolitionniste, est un lieu où la question raciale n'est pas un vain mot. Accordant un entretien à Libération en 2002, David Williams soulignait cependant l'ambiguïté de cinéaste blanc cherchant à contrecarrer les clichés attachés à la communauté noire (drogue, prostitution, postures machistes e