Il est désormais chaque jour plus délicat de comparer un film palestinien avec un film israélien. C'est prendre le risque d'être compris de traviole, de parler en terrain miné. Toutefois, on espère qu'en rapprochant Fix Me de Valse avec Bachir personne ne nous fera de mauvais procès : l'idée étant qu'à peu près en même temps deux cinéastes issus d'un même point du monde demandent à la psychanalyse de les réparer («to fix», en anglais). Deux cinéastes faisant de leur propre séance d'analyse la trame de leur film. Deux cinéastes propres à tromper les apparences : Valse avec Bachir, d'Ari Folman, était un film d'animation mais qui allait plus loin encore. Quant à Fix Me (produit par l'actrice Julie Gayet), qui bat le pavillon du documentaire, il a très souvent l'allure d'une fiction burlesque. L'un comme l'autre, ces deux films avancent avec leur psy en terra incognita : Ari Folman espérait accéder au non-dit israélien sur les massacres de Sabra et Chatila de 1982. A Ramallah, Raed Andoni fait un rêve plus fou encore : que la psychanalyse lui ôte ce putain de mal de tête qui le paralyse. On ne sait jamais, une fois cette douleur enlevée, on pourrait apercevoir quelque chose de la Palestine aujourd'hui : ses questions, son absence de réponses.
Goguenard. Car quiconque s'intéressant de pas trop loin à la psychanalyse sait d'avance qu'une chose nommée en cache forcément une autre. Ce mal de tête qui frappe Raed Andoni pourrait bi