Notre homme est Paul Bettany. Son film du jour, à voir séance tenante à trois titres : comme le plus curieux à l'affiche, le plus invisible et le plus menacé, est Création- qui se joue au Publicis Champs-Elysée. Dans l'ample salle de projection 2, la seule de Paris - confort d'assise et d'écran maximal, zéro spectateur, que nous, puis quatre -, tristes tropiques et Galapagos ; mais n'anticipons pas.
Dans ce voyage spatio-temporel qu'est un film, nous revoyons volontiers Paul Bettany tennisman, amant de haute volée de Scarlett Johansson dans la Plus Belle Victoire (2004). Mais c'est en Chaucer, l'autre Shakespeare, compagnon gueux de gloire de l'outsider Heath Ledger dans le radieux Chevalier, que nous l'avons reconnu, en 2001. Strictement anglais, blond échalas soiffard smart, parfait acteur (de théatre).
Son rôle du jour en costume, celui de l'historique Darwin, biopic donc, rappelle d'ailleurs sa prestation de savant papillonnant antipodique, au côté de Russell Crowe, dans la roborative piraterie Master and Commander (2003).
En comptant pour rien les panouilles plus ou moins tueuses pour tels Da Vinci Code ou Legion (où Bettany campait un ange à kalachnikov), revoilà l'homme naturaliste ; en l'espèce (sic) Charles Darwin (1809-1882), qui révolutionna la biologie en 1859, en plein avènement de son grand œuvre, l'Origine des espèces.
Sur fond de crise morale, proche en style victorien d